Titre
La formation en aménagement du territoire et urbanisme en Suisse - analyse de l'offre en regard des besoins de la pratique
Type
rapport
Institution
Externe
Série
rapport de recherche
Auteur(s)
Delcourt, Pierre Yves
Auteure/Auteur
Pfister, Paul
Auteure/Auteur
Pedrina, Francesca
Auteure/Auteur
Liens vers les personnes
Unité
Fédération suisse des urbanistes
Date de publication
2014-03
Nombre de pages
33
Langue
français
Résumé
En Suisse, l’offre de formation dans le domaine de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme est à la fois diversifiée et lacunaire. Parmi les cursus proposés – sept de Master, quatre de MAS et autant de CAS –, quatre seulement mènent à un diplôme d’aménagiste/urbaniste: deux en Suisse romande, deux en Suisse alémanique, aucun au Tessin. Toutes les autres filières procurent aux professionnels d’autres disciplines –
architectes, ingénieurs, géographes – la possibilité d'acquérir des connaissances en matière d’aménagement et d’urbanisme. Or, si ces possibilités de formation continue sont indispensables, elles ne suffisent pas pour permettre à ceux qui les suivent d’assurer, du début à la fin, la conduite de projets concrets. Sur le plan du contenu, les formations existantes se révèlent très différentes: certains cursus mettent l’accent sur les sciences humaines (géographie et anthropologie urbaine, sciences politiques), d’autres se concentrent plutôt sur l’architecture et l’ingénierie. Certains sont très théoriques, d’autres plutôt axés sur le projet ou sur des techniques appliquées comme la géomatique ou le traitement graphique des données. Sur le principe,
cette diversité doit être saluée: elle devrait permettre de satisfaire les différents besoins et attentes de la branche. Hélas, l’offre est touffue et il est difficile d’en avoir une vision d’ensemble. Seuls les cursus de Bachelor et de Master en aménagement et urbanisme dispensent un bagage étendu, comportant à la fois des connaissances théoriques spécifiques à la discipline – droit et histoire de l’urbanisme, anthropologie et géographie urbaines – et d'autres afférentes à des domaines connexes comme l’architecture, les transports, le paysage, l’environnement ou les politiques publiques. À cela s’ajoutent les savoir-faire propres à l’aménagement et à l’urbanisme comme, par exemple, les techniques de représentation graphique ou les instruments de la participation publique. Dans les cursus de MAS, l’éventail des cours est parfois tout aussi large. Ces formations sont toutefois trop courtes pour que les participants puissent acquérir des bases solides. Pourtant, les attentes des administrations publiques et des bureaux privés sont élevées. Un aménagiste/urbaniste doit d’abord disposer de capacités générales d’analyse, de synthèse, de résolution des conflits et d'arbitrage. Il doit être capable de travailler en équipe et de diriger des processus de décision complexes en s’appuyant sur ses propres connaissances institutionnelles, politiques et techniques. Il doit être en mesure de saisir les enjeux du développement territorial grâce, notamment, à sa connaissance générale des évolutions sociales et économiques, du contexte politique, des grandes tendances actuelles, de l’histoire des villes, de la géographie et de l’anthropologie urbaines, de l’ingénierie, de l’architecture et du paysage. Il doit en outre disposer de connaissances méthodologiques interdisciplinaires, être capable d’intervenir à tous les niveaux des processus de planification, maîtriser le droit de la construction et être un bon communicateur. À l’heure actuelle, il n’existe, en Suisse, aucun cursus qui permette d’acquérir toutes ces compétences. Pour que l’offre de formation corresponde mieux, à l’avenir, aux attentes et besoins de la pratique, le présent rapport propose diverses mesures: la mise en place d’une plateforme Internet destinée à présenter les différents cursus selon une structure homogène, afin d’en donner un aperçu clair et d’en faciliter la comparaison; la création d’une plateforme de coordination et de collaboration, qui permettrait au monde professionnel et aux hautes écoles d’échanger et de jeter ensemble les bases nécessaires pour une évolution porteuse de la formation et de la pratique en matière d'aménagement et d'urbanisme; la définition d’un contenu minimal pour toutes les formations, à titre de socle commun aux différentes filières; le développement de formations basées sur l’inter- et la transdisciplinarité (dans l’enseignement comme dans le recrutement des étudiants et enseignants). L’objectif de ces propositions est de promouvoir une culture de l’aménagement et de l’urbanisme qui transcende les frontières linguistiques. Les auteurs invitent en outre les institutions telles qu’administrations publiques et associations professionnelles à s’engager formellement à soutenir ces propositions et à les mettre en oeuvre. Ils préconisent de sceller cet engagement dans une déclaration commune se présentant sous la forme d'une charte.
architectes, ingénieurs, géographes – la possibilité d'acquérir des connaissances en matière d’aménagement et d’urbanisme. Or, si ces possibilités de formation continue sont indispensables, elles ne suffisent pas pour permettre à ceux qui les suivent d’assurer, du début à la fin, la conduite de projets concrets. Sur le plan du contenu, les formations existantes se révèlent très différentes: certains cursus mettent l’accent sur les sciences humaines (géographie et anthropologie urbaine, sciences politiques), d’autres se concentrent plutôt sur l’architecture et l’ingénierie. Certains sont très théoriques, d’autres plutôt axés sur le projet ou sur des techniques appliquées comme la géomatique ou le traitement graphique des données. Sur le principe,
cette diversité doit être saluée: elle devrait permettre de satisfaire les différents besoins et attentes de la branche. Hélas, l’offre est touffue et il est difficile d’en avoir une vision d’ensemble. Seuls les cursus de Bachelor et de Master en aménagement et urbanisme dispensent un bagage étendu, comportant à la fois des connaissances théoriques spécifiques à la discipline – droit et histoire de l’urbanisme, anthropologie et géographie urbaines – et d'autres afférentes à des domaines connexes comme l’architecture, les transports, le paysage, l’environnement ou les politiques publiques. À cela s’ajoutent les savoir-faire propres à l’aménagement et à l’urbanisme comme, par exemple, les techniques de représentation graphique ou les instruments de la participation publique. Dans les cursus de MAS, l’éventail des cours est parfois tout aussi large. Ces formations sont toutefois trop courtes pour que les participants puissent acquérir des bases solides. Pourtant, les attentes des administrations publiques et des bureaux privés sont élevées. Un aménagiste/urbaniste doit d’abord disposer de capacités générales d’analyse, de synthèse, de résolution des conflits et d'arbitrage. Il doit être capable de travailler en équipe et de diriger des processus de décision complexes en s’appuyant sur ses propres connaissances institutionnelles, politiques et techniques. Il doit être en mesure de saisir les enjeux du développement territorial grâce, notamment, à sa connaissance générale des évolutions sociales et économiques, du contexte politique, des grandes tendances actuelles, de l’histoire des villes, de la géographie et de l’anthropologie urbaines, de l’ingénierie, de l’architecture et du paysage. Il doit en outre disposer de connaissances méthodologiques interdisciplinaires, être capable d’intervenir à tous les niveaux des processus de planification, maîtriser le droit de la construction et être un bon communicateur. À l’heure actuelle, il n’existe, en Suisse, aucun cursus qui permette d’acquérir toutes ces compétences. Pour que l’offre de formation corresponde mieux, à l’avenir, aux attentes et besoins de la pratique, le présent rapport propose diverses mesures: la mise en place d’une plateforme Internet destinée à présenter les différents cursus selon une structure homogène, afin d’en donner un aperçu clair et d’en faciliter la comparaison; la création d’une plateforme de coordination et de collaboration, qui permettrait au monde professionnel et aux hautes écoles d’échanger et de jeter ensemble les bases nécessaires pour une évolution porteuse de la formation et de la pratique en matière d'aménagement et d'urbanisme; la définition d’un contenu minimal pour toutes les formations, à titre de socle commun aux différentes filières; le développement de formations basées sur l’inter- et la transdisciplinarité (dans l’enseignement comme dans le recrutement des étudiants et enseignants). L’objectif de ces propositions est de promouvoir une culture de l’aménagement et de l’urbanisme qui transcende les frontières linguistiques. Les auteurs invitent en outre les institutions telles qu’administrations publiques et associations professionnelles à s’engager formellement à soutenir ces propositions et à les mettre en oeuvre. Ils préconisent de sceller cet engagement dans une déclaration commune se présentant sous la forme d'une charte.
Sujets
PID Serval
serval:BIB_F74E57082A1A
Open Access
Oui
Date de création
2023-04-19T07:34:54.343Z
Date de création dans IRIS
2025-05-21T06:53:39Z
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Nom
rapport_formation_141022_0.pdf
Version du manuscrit
published
Taille
1.75 MB
Format
Adobe PDF
PID Serval
serval:BIB_F74E57082A1A.P001
Somme de contrôle
(MD5):570081e1a955473163f64e84f03df0da